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jeudi, 04 décembre 2008

Image du jour

lop04927.jpg Sans vouloir copier Rony

étant très handicapée

je propose mon image du jour

à laquelle j'associerais le mot tâtonnement.

C'est pénible de tâtonner

pour chercher des objets, la lumière, la vérité.

Tout est tâtonnement. Progression dans le flou quand on a une vue limitée. Heurts, inquiétude, immobilisme quand on tâtonne. Petit exemple, ma souris tâtonnante m'a conduite sur meetic. C'est dire l'approximatif du geste. À moins que le tâtonnement ne me conduise vers une découverte, celle du handicap.

jeudi, 27 novembre 2008

On les appelle les baguettes...

Plongée fans la Chine rurale.

Les baguettes, c'est ainsi qu'on appelle les femmes en Chine profonde. Xinran, journaliste chinoise vivant actuellement à Londres, leur a consacré un livre à partir des témoignages de femmes qu'elle a reçus quand elle animait une émission de radio.

"Baguettes chinoises" aux éditions Picquier

" C'est sa faute à elle si elle n'a su mettre au monde qu'une poignée de baguettes et aucune poutre. (...) Ainsi, tandis que les hommes qui subviennent aux besoins de la famille sont considérés comme des piliers sur lesquels repose le toit du foyer, elles sont de simples outils de travail, de fragiles ustensiles dont on se sert tous les jours puis qu'on jette."

Partant des témoignages de trois femmes qu'elle a rencontrées alors qu'elle animait une émission de radio, Xinran évoque le terrible destin de ces jeunes filles des campagnes qui ne vont pas à l'école, exécutent les pires corvées et subissent encore des mariages forcés. Avec obligation d'enfanter un garçon, les Chinois disent pondre un oeuf.

Certaines se suicident, d'autres, de plus en plus nombreuses, fuient en ville, fugues véritables en cachette des parents.. Elles y  réussissent bien sûr, car elles sont volontaires et travailleuses. Mais elles ne deviennent jamais vraiment des citadines.

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Les villes sont parfois à quelques heures de bus mais ces quelques dizaines de kilomètres correspondent  à des siècles en termes de mode de vie.
Ainsi cette jeune fille qui, devant travailler dans un établissement de bains, s'enfuit effrayée quand elle voit des hommes et des femmes en maillot de bain.
La ville les attire et les effraie. Lieu de liberté mais aussi de débauche selon ce que leurs mères leur ont inculqué ! Je les ai croisées en septembre mais j'ai très peu rencontré de jeunes filles dans les villages.
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Difficile d'imaginer ce qui se passe sous ces beaux chignons dont les cheveux sont enduits d'huile de thé. Difficle d'imaginer de la détresse derrière les sourires. Je préfère garder le souvenir d'une monde qui change, qui évolue vers la modernité.
Même si je n'ai pas trouvé dans tous les villages des femmes aussi sereines que celle-ci...dont le visage est resté dans le coeur de Louis-Paul qui a recadré ma photo.
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jeudi, 20 novembre 2008

Aujourd'hui avec les profs

Je soutiens.

"Alors que novembre s'assombrit, il n' y a pas que les jours qui raccourcissent, les moyens d'agir des professeux-pédagogues également. Demain, c'est la grève, encore diront certains, convaincus que la grève est à l' éducation nationale ce que sont les publicités à la télévision, un moment pour aller pisser dans un violon, ou encore une prise d'otages. J'ai mes convictions et je ne tiens pas à faire de ce blog une tribune pour un discours connu de tous. Tout est parti d'un jeu de mot de type calembour, de repas cantine un jour de choucroute de la mer, "après Dark Vador, c'est Dark Os qui veut manger du pédawan !!".

 

Alors par une nuit de désoeuvrement j'ai pondu ce petit visuel , et dans ma tête de petit cancre, l'idée a germé: et si on faisait une manif sur internet?! Ainsi je vous propose à vous chers collègues et estimés lecteurs, pédagogues pratiquants, croyants et non pratiquants, ou simple sympathisants d'arpenter le pavé numérique, de tendre vos bannières et de réaliser une manif virtuelle et potache. Je vous propose donc de copier ce petit visuel sur mon humble blog ( un p'tit clic droit et enregistrer sous ) et de le poster demain, jour de revendications et de raviolis à la cantine, sur votre blog afin de défiler ensemble dans les réseaux webesques. Parlez en autour de vous, ça serait tout de même bien fendard de trouver demain sur les blogs de profs un signe de ralliement. A vous de voir ..."

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"Ca me gonfle carrément, la grève.

Mais la réforme imaginée par les paralysés du cerveaux qui se sont penchés dessus (même pas en rêve qu'ils sont allé faire un tour dans une classe pour imaginer des trucs pareils), ben, vous savez quoi ? Elle me gonfle encore plus.
Alors, oui, jeudi 20 novembre, je serai en grève."

mercredi, 19 novembre 2008

J'ai rendu ma copie

Je ne sais pas si mon dernier sujet m'a trop affectée mais je n'avais pas envie de cliquer sur "nouvelle note" ces derniers jours.

Et puis Léopold m'a collé un devoir obligatoire qui a mobilisé mes neurones, enfin le temps où ils étaient mobilisables.

Six livres qui me représentent ? à mon âge difficile. Je ne sais pourquoi les plus anciens me sont revenus plus facilement en mémoire. Donc j'essaie, et tant pis pour toi Léopold si tu es déçu.

Il y a d'abord mes fondamentaux.

montaigne04.gif Montaigne et Balzac. Montaigne, c'est une découverte scolaire, au lycée. En seconde, j'étais dans un lycée de bonnes soeurs, mon professeur de Lettres était brillante et passionnante mais bien religieuse quand même.207010852X.08.MZZZZZZZ.jpg

Quand nous avons étudié Montaigne, j'ai perçu chez elle une certaine réticence. Car il y avait un "gros mot" dans les textes de Montaigne et c'était "scepticisme" : le doute est inutile chez les bonnes soeurs.

C'est bien sûr le mot qui m'a séduite ce qui ne m'a pas empêchée d'avoir des convictions.

Balzac, ce fut le coup de foudre immédiat et je ne saurais dire pourquoi. J'y reviens régulièrement

quand aucun livre ne m'attire

quand j'ai du mal à sortir d'une lecture et à en commencer une nouvelle, je lis un Balzac.

Curieusement si je devais  retenir un ouvrage en particulier, je ne choisirais pas le plus représentatif car ce serait

41WQ2YAK5FL._SS500_.jpg"La Peau de Chagrin"

un récit fantastique.

D'abord parce que j'aime les récits dans le récit.

Mais surtout à cause de sa problématique, posée au début, comme étant celle de l'existence : répondre à ses désirs et voir la vie se raccoucir ou s'interdire le désir et devenir vieux comme l'antiquaire.

Notre société ultra hygiéniste a d'ailleurs choisi pour nous : ne buvez pas, ne fumez pas,  faites du sport, nourrissez-vous d'Oméga 3, à l'exclusion de tout ce qui fait plaisir, et vous vivrez lontemps.

Je n'en ai pas fini avec l'adolescence.

J'ai eu une période à la fois mystique mais anti-morale chrétienne.

Je vous assure, c'est compatible.

C'est en cette période que j'ai lu et relu, "L'Ensorcelée" de Barbey d'Aurevilly,

2651-medium.jpg Encore un récit dans le récit.

L'abbé de La Croix-Jugan

le curé démoniaque

défiguré, enfoui sous son capuchon noir, parcourant à cheval la lande de Lessay, célébrant la messe au milieu des flammes (ou presque)

m'a profondément troublée

mais c'est une lecture que je ne pourrais reprendre aujourdhui.

D'ailleurs même à cette époque le le lisais en alternance avec

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toujours pas incompatible pour moi.

Pourtant je n'ai jamais été maoïste, à la Fac je me suis même bagarrée avec eux.

Je ne le lirais pas davantage aujourd'hui même si le coming out des maoïstes de ma génération m'exaspère, ils ont gardé le même dogmatisme.

Bref, en 68,  Barbey m'a protégée de Mao et aujourd'hui Mao m'empêche de devenir réac.

Je provoque un peu c'est vrai.

Le début de la maturité grâce à

 

Philip Roth et plus particulièrement

"Portnoy et son complexe".

5184C5Q8XBL._SL500_AA240_.jpgAvec Philip Roth une découverte : l'éducation juive peut être aussi étouffante que l'éducation catholique.
Depuis une ou deux décennies j'ai peu d'atomes crochus avec la Littérature française.
Donc je termine avec la littérature chinoise, une de mes passions.
La Chine, comme on sait, reste une civilisation de Lettrés.
Elle s'est construite au cours des millénaires autour d'une langue et d'une littérature.
L'enseignement chinois a été jusqu'à l'arrivée de Mao l'enseignement des classiques chinois.
Ainsi on peut ne rien connaître de la Chine en y étant allé mais la découvrir à travers ses auteurs.
Ce sera mon dernier livre
à sa lecture on connaît tout de la Chine, sans y être jamais allé.
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Maintenant il me faut à mon tour faire des victimes...

Léopold ayant choisi des femmes je tague au masculin et des jeunes car j'ai envie de savoir ce qu'ils lisent.

Stéphane

Faucon

Démon

Myster

Régis

Fulmar

vendredi, 14 novembre 2008

Merci de ne pas claquer la porte en partant

à Debla,

Une porte claquée au nez. C'est le sentiment que j'ai eu en trouvant fermé le blogue d'Aliscan le poète. Heureusement il a laissé une chambre d'amis ouverte, celle du poète Jean-Paul Toulet qu'il nous a fait découvrir au fil de ses billets.

Un blogue qui disparaît, un blogue  fréquenté régulièrement, avec plaisir, amitié, émotion, c'est toujours pour moi une grande tristesse.

Je comprends bien sûr la lassitude, l'envie de partir quand on a le sentiment de n'avoir plus rien à partager.

La nécessité irrépressible  de cliquer sur la touche "supprimer" quand on n'a plus rien à dire.

Mais je comprends moins ce petit coup de souris assassin,  coup de grâce à ce qui a été, pourtant, l'objet de soins  et d'attention vigilante.

Et puis il y a les archives.

Il faut penser quon peut avoir envie d'aller farfouiller dans les archives d'un blogue abandonné, comme on aime le faire dans le grenier d'une grand-mère.

Ainsi j'ai apprécié qu'Ashab laisse sa maison ouverte pour nous permettre de retrouver, à l'occasion, le titre d'un livre d'enfant qu'il avait présenté auparavant.

D'ailleurs Ashab, je devrais passer te voir bientôt.

Hier soir, une furieuse envie de flâner. Je suis retournée sur le blogue de Bernard, l'un des premiers que j'ai connus dans la blogosphère. Il n'écrit plus mais il est toujours là avec plusieurs centaines de commentaires.

J'ai même découvert des blogues après le décès de leur auteur, comme celui passionnant de Dominique Autié que j'ai connu grâce à Louis-Paul.

Un blogue d'une telle richesse que je ne pense pas parvenir un jour à l'explorer complètement.

Donc quand vous quittez la blogosphère pensez à ceux qui ont envie que vous laissiez la porte ouverte et n'éteignez pas la lumière.

 

mercredi, 12 novembre 2008

Les dessous d'une libération médiatique.

bet_af_121108.jpgChoubine dans Choux de Siam nous donne le lien d'un article très intéressant du Devoir

quotidien  de référence québécois

à lire absolument

http://www.ledevoir.com/2008/11/12/215605.html

C'est une présentation du livre de

Jacques Thomet qui vient de publier un dossier accablant: Les Secrets de l'opération Betancourt (Fayard). 

ou "Comment la France a été roulée dans la farine par les FARCS."

Merci les Québécois.

Pour ma part j'offrirai ce livre à une belle-soeur qui a vécu plusieurs années en Colombie et a toujours été d'accord avec cette thèse de Jacques Thomet.

«Les Colombiens ont été révoltés par l'attitude méprisante de la France qui a concentré tous ses efforts sur Ingrid Betancourt et ignoré les autres otages, moins médiatiques»

mardi, 11 novembre 2008

Nous sommes tous gais.

Ce sont plusieurs feuilles d'écolier quadrillées. Écrites au crayon à papier, il faudra bien que je m'équipe d'un scanner pour les sauvegarder, ces lignes qui s'effacent. Elles ont plus de 90 ans. Les lettres de mon grand-père mort à la guerre, en novembre 1914, presque au début.

J'en ai déjà publié mais aujourd'hui j'ai choisi la toute première car elle me paraît intéressante.

vendredi 7 août 1914

"Chère femme, chères soeurs

Je vous écris de Sathonay où nous sommes encore pour 5 ou 6 jours. Je pense qu'après nous serons dirigés sur le camp de Châlon et peut-être de là en Belgique. Ne vous faites pas de mauvais sang pour moi. Nous sommes tous gais et il faut que chacun fasse son devoir.(...) Vous avez dû apprendre que la Belgique est attaquée par les Allemands, je crois que nous irons en Belgique.

Et vous, comment arrangez-vous votre petite vie ? est-ce que tout commerce s'est arrêté ?

A-t-on pris le cheval à l'Oncle et a-t-il pris mon mulet ?

Que disent les gens de la guerre ? Quel est leur état d'esprit ?

Ne vous fiez pas trop aux nouvelles des journaux, une bonne moitié est fausse, néanmoins il semble bien que ça ne tourne pas à l'avantage de l'Allemagne, si on l'écrase, ça fera le bonheur du peuple allemand, lui-même il sera débarrassé de son autocratie militaire. C'est pourquoi les socialistes eux-mêmes marchent. Que voulez-vous la guerre fera des victimes mais du mal viendra le bien de l'Europe débarrassée de ce régime intolérable on pourra s'occuper d'organiser un régime meilleur.

Écrivez-moi vite. (...)

Ma chère Marie, a-t-on pris le mulet de ton père, si oui recommande bien à ton oncle qu'il lui prête le nôtre.

Je vous embrasse toutes de tout mon coeur.

Vite de vos nouvelles

J'ai le sentiment que derrière ses mots il y a beaucoup d'endoctrinement militaire. La préoccupation concernant son mulet est une constante de ses lettres. Je pense que ce devait être un bien précieux.

Finalement il n'est pas allé en Belgique et a été tué à Tracy-le-Val, en Picardie.

Il faudra qu'un jour j'aille sur sa tombe.